Comment choisir son psy ?

Comment choisir son psy ?

Cette question condense l’opération dont il s’agit : choisir un psy, c’est en faire son psy. Ce n’est pas un hasard si cela évoque d’emblée la dimension de la rencontre et plus spécifiquement la rencontre amoureuse. On comprend dès lors pourquoi la première règle déontologique du psychologue soit celle de l’abstinence.

C’est également parce que celui qui n’était qu’un psy, avec le caractère d’indétermination de l’article indéfini, passe au statut d’être « mon psy », c’est-à-dire à celui du pronom dit possessif, qu’un psy ne peut pas prendre en thérapie d’autres membres de la même famille ou bien des proches.

Choisir un psy ou une psy ?

C’est lui ou elle, et pas un ou une autre. Tout comme dans l’amour, les raisons qui poussent à choisir tel psy plutôt qu’un autre ou une autre ne sont point connues par la raison. Choisir un homme plutôt qu’une femme, ou vice versa n’est pas anodin. Bien souvent, le patient a déjà choisi quant au sexe de son psy sans en connaître les véritables motifs. Par exemple, une femme peut préférer choisir une psy femme pour ne pas être dans un rapport de séduction. Une part du travail psychothérapeutique sera précisément de mettre au jour ces raisons.

La question de comment choisir son psy est dès lors à relativiser. Précisons qu’il ne suffit pas d’être psychologue, au sens adjectival du terme, pour en exercer la fonction. Etre trop psychologue peut parfois nuire à la fonction. Celle-ci est sanctionnée par un diplôme. Pour faire usage du titre de psychologue ou psychothérapeute, il faut être diplômé d’un master 2 en psychologie.

Psychologue, psychanalyste, psychiatre ?

Il est intéressant de remarquer qu’on peut dire de quelqu’un qu’il est psychologue sans que cela ne soit son métier alors qu’on ne peut pas dire de quelqu’un qu’il est psychanalyste ou psychiatre si ce n’est pas son métier. L’usage adjectival du terme de psychologue est souvent négatif. Il prend notamment la forme d’un reproche dans le contexte d’une dispute de couple : « tu n’es pas très psychologue ! ». L’autre ne vous a pas entendu, sauf à préciser qu’entendre n’est pas réductible à comprendre.

Si consulter un psy, c’est effectivement se faire entendre par lui, cela n’est pas à entendre au sens de l’adhésion ou du commun accord. Si, dans la vie comme on dit, vous n’y entendez plus raison, votre symptôme ou mal-être, lui, a ses raisons.

C’est ce qu’on appelle l’hypothèse de l’inconscient. Hypothèse à la base de la fonction du psychologue clinicien, et sans laquelle il est réduit à être psychologue au sens adjectival du terme.

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